GAULT&MILLAU 2022 14/20
Après avoir prudemment traversé la route cantonale, on se glisse dans cette bâtisse historique qui héberge ce restaurant devenu incontournable. Les salles à la décoration réconfortante sont prolongées par une agréable terrasse ombragée à la végétation luxuriante qui invite à y passer de longues soirées d’été.
La maîtresse des lieux, Monica Fernandez, prodigue un accueil chaleureux dans ce temple de la parilla. La carte parle d’elle-même: ici, le bœuf black angus issu d’élevages naturels est le cœur du sujet. Il se décline du romsteck au tomahawk, pièce de 900 g à partager à deux de préférence, en passant par de généreuses entrecôtes. Mais le menu fait aussi la part belle à des mets alléchants tels que les filets de perche d’Allaman ou les cuisses de grenouille fraîchement livrées de Vallorbe, ainsi qu’une carte de saison qui réserve encore de belles surprises.
Après une délicate mousse de betterave agréablement acidulée pour vous mettre en appétit, suivent «El matrimonio», un mariage réjouissant entre un chorizo et un boudin, puis les incontournables empanadas, fromage ou maïs, finement croustillantes et moelleuses. Les ris de veau sautés aux graines de fenouil, thym sauvage et porto ne laissent pas indifférent non plus.
Suit l’asado criollo, trois belles pièces tendres et sapides, dont on sent tout le soin que Marcelo doit apporter à ses cuissons au feu de bois de hêtre. Et l’ojo de bife, l’«œil de bœuf», dont l’énoncé «tendre et entremêlé» n’est pas vain, n’a pas à rougir de sa cuisson. Mais que serait tout cela sans cette sauce chimichurri qui vous emporte dans la pampa avec une jolie amertume en finale? Les accompagnements sont un peu moins convaincants.
Le traditionnel dulce de leche, extrait d’une carte des desserts très en douceur, apprêté avec sa meringue et une agréable crème glacée au chocolat noir, vient clore ce repas.
La carte des vins a de quoi réjouir plus d’un amateur et offre l’occasion de découvrir les vignobles argentins.